Le gouvernement saisit les revenus des enchères offshore

Selon la loi d'accompagnement du budget 2025, le gouvernement fédéral prévoit de reverser une part importante des recettes des enchères de l'éolien offshore au budget fédéral général. Ce « volet transformation » sera versé au budget fédéral en 2025 et 2026 sans être directement affecté à la transition énergétique. Parallèlement, les fonds destinés à la conservation marine et à la pêche seront limités à 200 millions d'euros et leur affectation sera réduite.
Cependant, les modifications nécessaires à la loi sur l'énergie éolienne offshore (article 58 de la loi WindSeeG) affaiblissent effectivement les fonds affectés, ce qui entraîne une nouvelle réduction des fonds disponibles pour la protection du milieu marin et la pêche.
Le gouvernement fédéral maintient les réglementations prévues. Dans sa réponse au Bundesrat, il souligne que le volet « transformation » sera intégré au budget fédéral afin de soutenir la transformation nécessaire. Parallèlement, il est assuré que la protection marine et la pêche continueront de bénéficier d'un soutien important. Si les fonds affectés aux volets « protection marine et pêche » seront augmentés, les recettes des appels d'offres pourront également être intégrées au budget fédéral en tant que volet « transformation » en 2025 et 2026.
Cependant, les 5 % des recettes offshore initialement réservés à la conservation marine avaient déjà été réduits à 3,125 % par le passé. La nouvelle loi de finances accompagnant le projet plafonne désormais le financement de la conservation marine à 100 millions d'euros par année d'appel d'offres – une réduction supplémentaire qui s'applique particulièrement aux années 2025 et 2026.
Le projet de budget du gouvernement fédéral néglige également les investissements urgents dans un système énergétique durable et résilient. Le transfert de fonds est particulièrement crucial. Le Fonds pour le climat et la transformation (FCC) devrait enfin faire honneur à son nom et être utilisé pour des investissements dans la protection et la transformation du climat, et non pour des dépenses liées à la consommation. Un transfert de fonds vers le FCC ne devrait avoir lieu que s'il est solidement financé.
Le gouvernement doit avant tout prendre des mesures concernant la structure des enchères pour l'éolien offshore. Les appels d'offres actuels visent principalement à générer les recettes les plus élevées possibles pour le budget fédéral ; autrement dit, l'entreprise qui paie le plus cher remporte le contrat. Ces dernières années, cette approche s'est caractérisée par des « offres négatives », dans lesquelles les entreprises versent des fonds à l'État pour être autorisées à exploiter des zones offshore.
Les enchères sont principalement perçues comme une source de revenus pour le budget de l'État, plutôt que comme un outil pour promouvoir la transition énergétique et la sécurité d'approvisionnement. Les responsables politiques se concentrent trop sur l'allègement budgétaire à court terme au détriment du développement à long terme d'une industrie éolienne offshore robuste. Or, celle-ci est actuellement confrontée à d'énormes défis : hausse des coûts, problèmes d'approvisionnement, hausse des taux d'intérêt et concurrence internationale intense. Dans ce contexte, des paiements élevés à l'État sont absolument fatals, car ils freinent les investissements et compromettent les projets. Plutôt que de maximiser les revenus, il est nécessaire de créer un cadre stable pour garantir le développement de l'énergie éolienne offshore et renforcer le secteur.
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Le modèle d'appel d'offres doit être remplacé par des contrats sur différence (CFD). Ces contrats, garantis par l'État, offrent aux investisseurs une sécurité de planification en garantissant un prix de rémunération fixe pour l'électricité produite, quelles que soient les fluctuations du marché. Parallèlement, les contrats d'achat d'électricité (CAE) à long terme pourraient continuer d'être utilisés. Ce modèle faciliterait le financement des projets offshore et renforcerait la sécurité des investissements, au lieu d'imposer des charges supplémentaires aux entreprises par des frais d'enchères élevés.
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Et si le gouvernement Merz ne sait pas comment générer des recettes, il reste la possibilité d'introduire un impôt sur la fortune, d'augmenter les droits de succession, l'impôt sur les plus-values, bref tout ce qui relève de l'impôt sur la fortune. Selon les calculs de l'Institut allemand de recherche économique (DIW), un impôt sur la fortune à lui seul générerait en réalité entre 10 et 15 milliards d'euros par an.
Et bien sûr, il faut faire attention à qui on confie son argent. Le vendeur de masques Jens Spahn, par exemple, ne contribue absolument pas à améliorer la situation financière. Son contrat de vente de masques pendant la pandémie de coronavirus a coûté plusieurs milliards d'euros aux contribuables allemands. Sous sa direction, le ministère fédéral de la Santé a acheté 5,7 milliards de masques pour environ 5,9 milliards d'euros, alors que, selon le ministère, les besoins réels n'étaient que d'environ 275 millions de masques.
En savoir plus sur la conception des appels d’offres offshore.

Silke Reents
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