Ils exigent que le gouvernement, devant le Congrès, rejette la subvention du projet de macrocellulose d'Altri.

Madrid, 8 mai (EFE) - Altri Non!, la manifestation contre le projet de méga-usine de cellulose soluble et de lyocell à Palas de Rei (Lugo), est arrivée jeudi au Congrès des députés à Madrid pour exiger que le gouvernement ne fournisse pas "un seul euro de fonds publics" pour financer la construction de l'usine.
Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées à l'invitation de la Plateforme Ulloa Viva, de Greenpeace et d'Écologistes en Action pour exprimer leur opposition au projet de la multinationale portugaise Altri, invoquant les menaces socio-environnementales que sa construction ferait peser sur la Galice.
La deuxième vice-présidente et ministre du Travail et de l'Économie sociale, Yolanda Díaz, a réitéré son engagement à s'opposer au projet Altri, qui « représente non seulement une attaque environnementale, mais détruit également les écosystèmes marins, la production et la richesse de l'estuaire d'Arousa » et doit être « radicalement rejeté ».

Il a également qualifié d'"incohérent" le fait que le Gouvernement régional de Galice, qui a approuvé la Déclaration d'Impact Environnemental (DIE) de la macro-centrale, défende des projets qui sont "absolument rejetés" par tout le pays.
Erika González, d'Ecologists in Action, a déclaré à EFE que si l'usine se concrétisait, cela signifierait « la destruction d'une zone protégée, faisant partie du réseau Natura 2000 », avec « des zones de conservation spéciales qui seront menacées ».
Bien que le ministère de l'Industrie et du Tourisme ait rejeté la demande du projet pour les 30 millions d'euros qu'il avait demandés dans le cadre du Projet stratégique de relance et de transformation économique (PERTE) pour la décarbonisation, ses promoteurs continuent d'exiger une subvention de 250 millions d'euros du gouvernement espagnol.
"Ce qui a été rejeté pour l'instant, ce sont 30 millions du PERTE (Programme de décarbonisation), mais nous ne savons pas quels autres fonds publics ils ont demandés ou veulent demander", a déclaré González, en faisant référence aux 250 millions demandés à l'Industrie.
La sénatrice du BNG, Carme da Silva, qui a qualifié l'installation de « bombe environnementale », a réitéré l'engagement de son parti à empêcher Altri de recevoir des fonds publics.
"Ce serait une attaque contre la société galicienne" qu'elle ne "tolérera pas", a-t-il affirmé, tout en soulignant qu'ils continueront à travailler pour qu'il n'y ait aucune "ambiguïté" de la part du Gouvernement concernant le projet.
Dans un communiqué publié jeudi, le BNG a estimé que le retrait du soutien financier institutionnel sera « décisif » pour empêcher Altri de s'établir à Palas de Rei.
Le coordinateur de Greenpeace en Galice, Manuel Santos, a expliqué à EFE que l'un des objectifs de la mobilisation est de répondre à l'appel des Galiciens de Madrid, mais aussi de toutes les personnes soucieuses de l'environnement.
Santos a considéré que le projet était probablement « le projet le plus dommageable qui ait eu lieu en Galice au cours des dernières décennies » d'un point de vue environnemental, social et économique.
Les organisateurs ont expliqué dans un communiqué que cette entreprise portugaise, en partenariat avec l'entreprise galicienne Greenalia, a l'intention d'extraire jusqu'à 46 millions de litres d'eau de ce bassin fluvial chaque jour, soit l'équivalent de la consommation de toute la province de Lugo, et de rejeter jusqu'à 30 millions de litres d'eau contaminée quotidiennement après avoir subi le processus d'extraction de la pulpe.
"Cette attaque écologique affectera les zones protégées et mettra gravement en péril les moyens de subsistance de milliers de familles dont l'économie repose sur l'agriculture et l'élevage dans la région d'A Ulloa, et donc sur la pêche et la récolte de coquillages dans l'estuaire d'Arousa, où la rivière Ulla se jette dans le fleuve", ont-ils indiqué dans le communiqué.
Santos a également souligné le danger que cela représenterait pour l'agriculture et l'élevage à A Ulloa, avec « de nombreux projets agroécologiques innovants » ou l'ouverture d'un nouveau cycle de plantation d'eucalyptus en Galice, « l'une des plus grandes catastrophes pour la biodiversité ».
Il a par ailleurs réitéré son opposition à la demande d'Altri de 250 millions d'euros de fonds publics pour financer « cette énorme usine de pâte à papier à perte ». EFE
imh/ess
Des dizaines de bateaux descendent l'Ulla pour exiger que le fleuve ne soit pas « donné » à Altri.
L'industrie ne précise pas si la macro-usine de Lugo recevra ou non des fonds européens.
efeverde