Strasbourg. « Il reste 6 à 8 semaines de circulation difficile » : Barseghian contre-attaque sur les travaux

Mobilités, assainissement, espaces communs, mais aussi réseaux de chaleur : la maire de Strasbourg a réuni les journalistes, ce mardi 23 septembre, pour un point presse « fin de travaux ». Derrière cette communication de calendrier, d’aucuns repèrent une contre-attaque politique à mots couverts. Les municipales en ligne de mire ?
« Halles, tram ouest , ring , Colmarienne : les chantiers structurants seront achevés à la mi-novembre, pour le marché de Noël », répète Jeanne Barseghian. Via les médias ce mardi, la maire de Strasbourg a tenu à communiquer « aux habitants un point d’étape » et à « rassurer » ces derniers : « Il reste [seulement] six à huit semaines de circulation difficile ».
« On ne fait pas des travaux pour faire des travaux, mais pour réaliser des équipements publics ! […] Et adapter la ville aux enjeux du futur », pointe-t-elle, « dérèglement climatique » et « sobriété énergétique » en tête. Ceux de réseaux de chaleur permettront de « raccorder 45 000 équivalents logements fin 2025 (*) et 80 000 d’ici 2030 » ; ceux de réseaux d’eau et d’assainissement de « réduire le nombre de fuites » et d’« améliorer la qualité au robinet » ; ceux d’éclairage public, enfin, de convertir « 50 % » du parc en Leds (**) en cinq ans. « Tous ces investissements se traduiront par des économies de fonctionnement, c’est ça l’écologie », souligne à ses côtés Marc Hoffsess, adjoint en charge de la transformation écologique, pour ceux qui reprochent à l’exécutif « trop de dette ».

Les chantiers se cumulent à « un rythme soutenu », en cette fin de mandat, concède Jeanne Barseghian. Ici, aux Halles… Photo Jean-Marc Loos
« Les projets ne sont pas rythmés par les élections et oui, [les ouvriers] ont travaillé durant l’été », défend Jeanne Barseghian, face à une question sur « une concentration des chantiers » ces derniers mois et semaines, « d’autant que certains lancés dans le mandat ne se termineront que durant le prochain voire le suivant ». De citer le cas des pistes cyclables pour lequel « le délai est en moyenne de quatre à cinq ans » (de la conception à la réalisation). Concédant ce « cumul » et « sur la fin de mandat », l’élue de 2020 rappelle dans l’ordre que « refaire la voirie reste l’occasion de reprendre les réseaux » et qu’il a commencé « avec le Covid ».
Aux accusations régulières de l’opposition de « bunkerisation de la ville » , ce point presse n’est pas une réponse, « non » : « Je rapporte celle que je donne aux riverains sur le terrain » et « je dirais plutôt que l’on rend cette ville accessible, par tous les modes ». Ce qui passe nécessairement par des « désagréments » de tranchées ou de déviations. Aux râleurs - riverains comme édiles - , la maire veut « (re) dire à quoi ils servent » in fine, qu’« ils sont souvent les premiers demandeurs et… bénéficiaires ». Aux inquiets des effets collatéraux de la Colmarienne sur la fluidité du trafic automobile, par exemple : « Il ne faut pas penser que l’actuel préfigure le futur. L’objectif était de sécuriser, mais aussi de desservir par vélo les zones économique et d’habitat, tout en déportant le trafic de transit vers l’autoroute ». Sur l’allongement du temps de construction de cette piste cyclable, qui fait parler, « s’est ajouté l’incident technique sur le réseau de chaleur et nous avons priorisé le chauffage pour la Meinau cet hiver », signalent à nouveau la maire et son adjoint.
Prudente, la candidate au scrutin de mars 2026 tempère : « Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura plus aucun chantier après la mi-novembre, mais ceux qui se poursuivent - ou débuteront - impacteront moins la circulation ». Le service de com’ de transmettre un inventaire les listant, mention faite de leurs échéances respectives… « prévues ». Les municipales en ligne de mire ?
(*) « 30 000 équivalents logements » l’étaient en 2020.
(**) « 13% » l’étaient en 2020.
Les Dernières Nouvelles d'Alsace