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Belém, espoir ou devoir ? Par Bertrand Piccard (Président de la Fondation Impulsion Solaire)

Belém, espoir ou devoir ? Par Bertrand Piccard (Président de la Fondation Impulsion Solaire)

Bertrand Piccard Président de la Fondation Solar Impulse L'Amazonie. Belém

Je viens d'arriver : au bout du monde et au cœur du débat climatique, non seulement brésilien, mais mondial, puisque la COP30 se tient ici.

Trente conférences sur le climat ont déjà eu lieu. Toute une génération de sommets, de négociations et de déceptions. Contrairement aux COP d'antan, auxquelles j'assistais avec espoir, je suis venu à Belém par nécessité. Et j'espère que nous serons aussi nombreux que possible. Pourquoi ?

Car l'enjeu est de taille : sauver la coopération environnementale de l'effondrement du multilatéralisme, alors que la limite de 1,5 °C fixée lors de la COP21 à Paris risque d'être franchie. S'il y a un sommet à ne manquer sous aucun prétexte, c'est bien celui-ci. Pour faire savoir que nous n'avons pas renoncé.

Le monde avance, mais son élan ralentit.

Le monde a déjà amorcé le processus, mais son élan s'essouffle. Il suffirait de peu pour que la transition climatique, d'un concept suscitant une forte résistance, devienne une avancée triomphante, efficace et profitable.

Les énergies renouvelables constituent déjà la source d'énergie la plus compétitive au monde. L'efficacité énergétique, le recyclage des matériaux et la mobilité propre progressent partout, malgré les critiques des défenseurs du statu quo. Des villages du Sahel aux grandes métropoles européennes, des Andes au Pacifique, nombreux sont ceux qui en constatent déjà les avantages.

Mais le mouvement reste trop lent, trop timide, et ses détracteurs tentent de le freiner en cours de route. De plus en plus de pays revoient à la baisse les ambitions de leurs contributions nationales déterminées pour le climat (CND), qui ne sont plus compatibles avec l'objectif de 1,5 °C ou ne sont plus mises en œuvre à l'échelle nécessaire.

Pourtant, de nombreuses solutions existent, malgré l'intensification des sécheresses, de la montée des eaux, de l'insécurité alimentaire et des migrations forcées. Mais nous nous rassurons en pensant que cela touche principalement les pays du Sud, alors même qu'ils en sont les moins responsables.

S'adapter sans abandonner

Comme si la lutte contre le changement climatique était déjà perdue, à Belém, on parlera beaucoup des questions d'adaptation : renforcer les infrastructures, réinventer l'agriculture face aux nouvelles réalités climatiques, garantir l'accès à l'eau.

Pour redonner espoir, nous devons démontrer que ces efforts, tant au Nord qu'au Sud, ne consistent pas à dépenser plus, mais à faire plus avec moins, en tirant le meilleur parti des ressources existantes.

Moins de pertes, moins de gaspillage, pour une plus grande résilience, plus de bénéfices, une meilleure qualité de vie et une souveraineté accrue. L'efficacité doit devenir le fondement de nos sociétés.

Innover pour transformer

À la Fondation Solar Impulse, nous constatons concrètement ce que cela signifie : chaque jour, nous certifions des innovations qui allient efficacité et rentabilité, démontrant qu'il est possible de transformer les contraintes en opportunités qui concilient écologie et économie.

La véritable question n'est donc plus de savoir quoi faire, mais à quelle vitesse nous pouvons le faire. Serons-nous capables de mettre en œuvre ces solutions plus rapidement que ne se manifestent les effets du changement climatique ? C'est la course que nous sommes engagés.

Des actes plutôt que des promesses

Une fois de plus, la présidence de la COP veut se concentrer sur « l'action plutôt que sur les promesses ». Ce qui est exaspérant, c'est qu'ils disent la même chose à chaque fois.

Parviendrons-nous à ce tournant décisif qui fait écho à notre conviction : agir concrètement, transformer le possible en réalité ? C’est pourquoi nous devons être présents à Belém.

La COP, un espace essentiel

Oui, les COP sont imparfaites. Mais elles restent le seul endroit où l'humanité peut collectivement décider de ne pas abandonner.

Dans un monde où la tentation de se replier sur soi est omniprésente, ces rencontres sont des remparts contre la fragmentation, des lieux où nous réapprenons à parler le langage de l'avenir commun.

Et cela rend le voyage obligatoire.

Docteur Bertrand Piccard Président de la Fondation Solar Impulse

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À propos de @CDOverde Arturo Larena, directeur d'EFEverde.com, modère le colloque du Forum Última Hora/Valores organisé par le Groupe Serra à Palma de Majorque

Green Opinion Creators #CDO est un blog collectif coordonné par Arturo Larena , directeur d' EFEverde

Cet article d'opinion peut être librement reproduit, à condition de citer ses auteurs et EFEverde.

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