Pedro Sánchez annonce de nouveaux fonds pour lutter contre le changement climatique et les risques posés par ses climatosceptiques.

Belém (Brésil) - Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé vendredi une contribution supplémentaire de 45 millions d'euros de l'Espagne à la lutte contre le changement climatique et a offert le soutien de son pays pour progresser dans ce domaine et faire face au risque posé par les climatosceptiques.
Sánchez a fait cette annonce dans son discours prononcé devant la séance plénière de la réunion des dirigeants convoquée avant le sommet sur le climat COP30 qui se tiendra dans la ville brésilienne de Belém.
Le chef de l'Exécutif a commencé son discours en affirmant que le changement climatique tue, citant en exemple la tempête qui a frappé la Communauté valencienne il y a un an et qui a causé 237 décès.
Cette situation a été aggravée par la vague d'incendies de forêt qui a touché l'Espagne et d'autres pays l'été dernier.
Urgence climatique : la science, pas l'idéologieTout cela l'a amené à affirmer avec force que l'urgence climatique tue des gens, et que ce n'est pas une question d'idéologie, mais de science.
Il regrettait donc qu'il y ait encore des gens qui nient ou minimisent son impact, tout en reconnaissant qu'« il n'existe aucune preuve empirique, aussi accablante soit-elle, capable de changer l'opinion de quelqu'un qui a choisi de fermer les yeux ».
En réponse, il s'est adressé à ceux qui croient en la science et qui « ont le courage moral de mener ce combat », à ceux qui « n'abandonnent pas et ne se laissent pas guider par des calculs politiques ou par la peur d'être dévorés par des forces négationnistes ».
« À tous, je tiens à dire qu’ils peuvent compter sur l’Espagne. Et nous le faisons par conviction morale, car nous honorons nos engagements, mais surtout parce que nous croyons en la transition écologique comme moteur de croissance et de transformation », a-t-il ajouté.
Sánchez a rappelé que depuis son arrivée au poste de Premier ministre en 2018, l'Espagne a augmenté sa capacité installée d'énergie solaire et éolienne de 140 % et a multiplié de façon exponentielle sa capacité d'autoconsommation.
Croissance économique avec moins d'émissionsIl considérait donc que l'économie espagnole est l'une des plus dynamiques des pays de l'OCDE, tout en démontrant qu'il est possible d'y parvenir tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
Il a expliqué qu'il s'agit d'« aborder le débat climatique non pas par la peur, mais par l'espoir, non pas en faisant appel aux sacrifices et aux renoncements, mais aux opportunités offertes par l'économie verte ».
« Par conséquent, nous n'adoptons pas une position défensive, mais plutôt une position offensive, car nous savons que notre modèle est meilleur et qu'il fonctionne mieux », a-t-il ajouté.
Il estime ainsi pouvoir obtenir le soutien nécessaire pour mener la bataille contre l'ennemi qu'est l'urgence climatique, qui, selon lui, non seulement tue, mais appauvrit également.
Il a ainsi rappelé que l'Union européenne perdait 44,5 milliards d'euros par an à cause de cela.
Après avoir exhorté les autres dirigeants à ne pas baisser les bras, il a estimé que l'Accord de Paris montrait la voie à suivre, mais qu'il restait encore beaucoup à faire, et a garanti le soutien de l'Espagne à l'Union européenne pour qu'elle continue de porter cette ambition.
« L’Espagne remplit ses engagements », a assuré le Premier ministre, qui a fourni des données telles que les 1,7 milliard d’euros alloués l’an dernier au financement international de la lutte contre le changement climatique.
Par ailleurs, il a assuré que l'Espagne continuerait de travailler avec d'autres pays pour taxer les vols de première classe et les jets privés, car il estime qu'il est juste que ceux qui possèdent davantage et polluent davantage paient leur juste part.
« Aujourd’hui, alors que d’autres reculent, je tiens à réaffirmer l’engagement de l’Espagne en faveur du multilatéralisme climatique, avec de nouvelles contributions », a-t-il déclaré avant la séance plénière de la COP30.
C’est alors qu’il a annoncé une contribution supplémentaire de 45 millions d’euros provenant du Fonds d’adaptation, du Fonds d’intervention en cas de pertes et dommages et du Mécanisme de financement des observations systématiques de l’Organisation météorologique mondiale.
Ralentir l'augmentation de la températureLe Premier ministre a souligné que le climat est bien plus qu'une simple statistique et que, si des mesures décisives ne sont pas prises pour réduire drastiquement les émissions, il existe un risque réel que, dans la prochaine décennie, la hausse des températures dépasse les 2 degrés, avec les conséquences dévastatrices que cela entraînerait.
« Évitons cela. Le temps presse. Agissons ensemble, au lieu d'échouer séparément », a exhorté le chef de l'exécutif.
Après son intervention en séance plénière, M. Sánchez a participé à une table ronde organisée en marge du sommet, qui a également abordé la nécessité d'une transition énergétique résolue. EF Everde
BB/crf
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