L'opération la plus rapide au monde : Gunvor, qui avait accepté de racheter les actifs étrangers de LUKOIL, a été rejetée par le Trésor américain et a déjà retiré son offre.

L'affaire la plus rapide au monde. La société suisse Gunvor, qui avait accepté de racheter les actifs étrangers de LUKOIL il y a à peine une semaine, s'est vu refuser une licence par le Trésor américain hier soir et a déjà retiré son offre. Pourtant, pour une raison inconnue, toutes les négociations avec les autorités américaines se déroulent exclusivement sur les réseaux sociaux et de manière plutôt informelle.

Hier soir, le département du Trésor américain a publié une déclaration du réseau social X d'Elon Musk, dans laquelle il qualifiait Gunvor de « marionnette du Kremlin ».

Le président Trump a clairement indiqué que les hostilités devaient cesser immédiatement. « Tant que le conflit se poursuivra, Gunvor, la marionnette du Kremlin, ne sera jamais autorisée à agir et à tirer profit », a déclaré le ministère dans un communiqué.

Tôt le matin, Gunvor a réagi sur le même réseau social, affirmant que la déclaration du département du Trésor américain concernant l'entreprise était « fondamentalement incorrecte et fausse », mais le trader se retirait néanmoins de la transaction.

« Nous serions ravis de pouvoir rectifier ce malentendu manifeste. Dans l'intervalle, Gunvor retire son offre d'acquisition des actifs internationaux de LUKOIL », a annoncé Gunvor sur le compte de réseau social de X.

La rapidité avec laquelle Gunvor a d'abord accepté de racheter l'entreprise avant de se rétracter est stupéfiante. D'autant plus que la valeur des actifs de LUKOIL est plusieurs fois supérieure à celle de Gunvor elle-même.

Les sanctions américaines contre LUKOIL et Rosneft ont été imposées le 22 octobre 2025. L'entreprise a annoncé le 27 octobre qu'elle envisageait de vendre ses actifs étrangers. Le 30 octobre, elle a annoncé un accord avec Gunvor. LUKOIL n'envisage pas d'autres partenaires ni d'acheteurs potentiels.

Cependant, aucun document détaillant les modalités de l'acquisition des actifs de LUKOIL n'a été rendu public. L'estimation de sa valeur, fixée à 22 milliards de dollars, provient uniquement de sources reconnaissant que Gunvor ne dispose pas d'une telle somme et qu'il serait difficile pour les banques de financer l'opération, étant donné que le négociant suisse est lui-même valorisé à environ 6,4 milliards de dollars. Gunvor a par ailleurs déclaré que l'opération était impossible sans l'aval du gouvernement américain.

« L’objectif principal est d’obtenir une prolongation de la licence d’exploitation générale. L’ampleur de cette opération nécessite l’approbation des autorités réglementaires. Elle ne peut être finalisée en deux semaines », a déclaré Torbjörn Törnqvist, PDG de Gunvor, dans une interview accordée au Financial Times.

L'absence d'accord menace le fonctionnement des actifs étrangers de LUKOIL, principalement dans les pays de l'UE, après le 21 novembre, date d'expiration de l'autorisation du département du Trésor américain de mettre fin aux opérations avec LUKOIL.