Au-delà du compteur : comment Hover et IBM réinventent l’efficacité et l’échelle des micro-réseaux

Christopher Griffin, PDG et fondateur de Hover Energy, explique comment la conception primée de micro-réseaux, la gestion d'actifs pilotée par l'intelligence artificielle (IA) et l'apprentissage multi-agents — co-créés avec IBM — permettent de réaliser des gains d'efficacité en aval du compteur, d'accélérer les partenariats et de déployer à grande échelle des solutions résilientes et conformes à la réglementation sur les marchés les plus prometteurs comme Hawaï et le Royaume-Uni.
Grâce à des plateformes d'expérimentation collaboratives, un suivi rigoureux de l'impact et un programme incluant un projet de ville durable, Hover place les micro-réseaux intelligents et connectés au cœur de la transition énergétique. L'entreprise a remporté trois prix lors des Power Technology Excellence Awards 2025 .
Alliez intelligence économique et excellence éditoriale pour atteindre des professionnels engagés sur 36 plateformes médiatiques de premier plan.

PT : De quelle manière les prix récemment décernés par l’industrie ont-ils influencé l’engagement de Hover Energy auprès de nouveaux marchés ou partenaires ?
Christopher Griffin (CG) : L’obtention de ces trois prix a consolidé notre position de leader du marché dans la conception et le développement de micro-réseaux et nous a permis d’intensifier nos efforts pour trouver de nouvelles solutions afin d’améliorer encore l’efficacité énergétique en aval du compteur. Nous avons hâte de vous dévoiler nos projets pour l’année prochaine !
Entre-temps, plusieurs collaborations techniques se sont transformées en véritables partenariats depuis l'annonce de ces prix, il y a donc peut-être une corrélation directe.
PT : Quels ont été les principaux obstacles techniques ou opérationnels que Hover Energy a surmontés lors du déploiement d’agents d’IA autonomes sur plusieurs sites de micro-réseaux ?
CG : Le déploiement sur plusieurs sites est en cours et, bien que les obstacles soient importants, ils ne sont pas insurmontables. Techniquement, le partage de puissance entre propriétés privées est illégal pour les non-résidents, la connexion numérique des sites a donc constitué la première étape. Sur le plan opérationnel, nous utilisons le stockage pour adapter la production à chaque site, et la connexion de ce stockage via le cloud ne pose pas de problème. Cependant, le partage des données d'IA, permettant à chaque agent d'apprendre des autres, s'est avéré plus complexe que prévu. En effet, les sites étant très différents, les enseignements tirés de l'un ne sont pas nécessairement applicables aux autres. Nous devons donc littéralement réécrire le processus d'entraînement entre les sites. C'est un défi stimulant, mais aussi passionnant !
PT : Comment l’intégration de la gestion d’actifs pilotée par l’IA a-t-elle modifié les opérations quotidiennes de vos clients ?
CG : C’est là que les gains inattendus se manifestent. Découvrir des gains d’efficacité imprévus est toujours une situation gagnant-gagnant. Le logiciel de gestion du cycle de vie des actifs MAS® 9.0 d’IBM , système fondamental sur lequel repose notre système de gestion de microréseaux (Microgrid Management System ™) , en est à sa neuvième version en plus de 25 ans. De toute évidence, les grandes entreprises du monde entier l’utilisent avec succès depuis des décennies, et ce n’est pas un hasard. Aujourd’hui, la dernière version du logiciel est adaptée et appliquée simultanément aux actifs des microréseaux et des bâtiments, ce qui nous permet de réaliser des gains d’efficacité impossibles à obtenir autrement. Nos clients sont ravis de la résilience accrue qu’elle offre.

PT : Pourriez-vous détailler le processus décisionnel qui a guidé le choix de nouveaux territoires, tels qu’Hawaï et l’Europe, pour vos derniers déploiements de micro-réseaux ?
CG : Le choix d’Hawaï et du Royaume-Uni comme marchés cibles s’est imposé naturellement. Ces deux régions bénéficient d’excellentes ressources naturelles et le coût de l’électricité y est élevé, ce qui garantit la viabilité financière de chaque projet. Plus important encore, le contexte politique et la culture d’entreprise y favorisent les solutions sur site, assurant une véritable résilience, que Hover soit présent ou non. L’accueil chaleureux réservé à ces marchés a été encourageant pour nous et nos partenaires. Nous comptons bien nous développer sur ces deux marchés pour les décennies à venir.
PT : Comment adaptez-vous vos solutions de micro-réseaux pour répondre aux exigences réglementaires et commerciales des différentes régions ?
CG : Heureusement, nous avons conçu l’architecture du système de micro-réseau et sélectionné les équipements – ce que nous appelons l’Energy Stack™ – afin de répondre aux exigences réglementaires internationales les plus strictes. Ainsi, généralement, avant même d’arriver sur un site, nous avons déjà surmonté les obstacles réglementaires. Cela dit, le marché du déploiement de micro-réseaux intégrant l’Energy Stack™ est en constante évolution. C’est pourquoi nous nous appuyons sur d’excellents collaborateurs internes, ainsi que sur des avocats et des conseillers qui nous tiennent informés des changements. De plus, nous sommes membres de plusieurs organisations internationales, comme le UK Business Council for Sustainable Development et l’ Emerge Alliance , qui font figure de proue en matière de politiques publiques. Nous avons donc suivi de près l’évolution de la réglementation ces dernières années. Nous entendons bien conserver notre position de leader, comme nous l’avons fait jusqu’à présent.
PT : Quelles leçons avez-vous tirées de vos environnements de test et de vos essais sur le terrain qui ont façonné le développement des réseaux de micro-réseaux collaboratifs ?
CG : Nous avons prouvé ce en quoi nous avons toujours cru et ce qui constitue la pierre angulaire de notre modèle économique : la collaboration est essentielle. Personne ne peut résoudre tous ces problèmes seul. Connecter les réseaux, les propriétés, les entreprises et les régions devrait être bénéfique pour tous. Cependant, sortir de sa zone de confort peut être source d’appréhension ; une approche réfléchie et un dialogue constructif sont donc indispensables. La technologie fonctionne. Ce sont les personnes qui nécessitent une attention particulière. Et nous sommes pleinement disposés à prendre tout le temps nécessaire pour que chaque partie prenante se sente à l’aise avant d’entreprendre quoi que ce soit. C’est tout simplement une stratégie gagnante sur le long terme.
PT : Comment l’approche de Hover Energy en matière d’apprentissage multi-agents établit-elle une nouvelle norme pour la maintenance prédictive et le partage d’énergie ?
CG : Waouh ! C’est une véritable innovation que nous avons co-créée avec IBM. L’utilisation de plusieurs agents ciblant les composants garantit une disponibilité, une durée de vie et des performances accrues pour tous les équipements de production d’électricité. C’est essentiel pour le déploiement de micro-réseaux dans des espaces restreints, car nous cherchons constamment à optimiser chaque point d’efficacité. Cette approche porte nos efforts à un niveau inédit dans notre secteur. Les résultats sont déjà impressionnants.
PT : De quelle manière les partenariats avec des organisations comme IBM et E.On ont-ils accéléré votre feuille de route produit ou votre accès au marché ?
CG : Grâce à nos collègues d’IBM, de Siemens et d’E.On, et désormais grâce à nos nouvelles coentreprises avec Alternus et SEE Holdings, nous avons pleinement intégré le savoir-faire et l’expertise de ces entreprises leaders du secteur. On ne peut pas tout maîtriser, et l’apport considérable en termes de capacité, d’analyse, de portée et d’étendue des solutions que nous avons obtenu grâce à ces entreprises internationales exceptionnelles est inestimable. Ces partenaires ont façonné l’avenir de Hover.
PT : Comment vous assurez-vous que ces collaborations se traduisent par une valeur tangible pour vos utilisateurs finaux ?
CG : Par le biais de projets spécifiques. Le meilleur moyen de créer de la valeur est de passer par un travail concret. Nous avons tous participé à des collaborations annoncées mais qui ne portent jamais leurs fruits, car les équipes ne consacrent pas le temps nécessaire à travailler ensemble pour résoudre les problèmes ou trouver des solutions. Trop souvent, les partenariats se renvoient la balle plutôt que de se remettre en question. Aborder ces relations avec humilité et sans chercher à surpasser l'autre s'est avéré remarquablement bénéfique pour les deux parties dans tous les cas mentionnés. Pourquoi ? Parce que nous nous sommes immédiatement lancés dans des projets communs où chacun trouve son compte, de manière désintéressée. C'est une bonne collaboration, et une réussite commerciale.
PT : Quel rôle jouent les acteurs locaux dans le déploiement et l’exploitation réussis de vos projets de micro-réseaux ?
CG : C’est essentiel. L’adhésion des acteurs locaux est absolument indispensable ! Notre excellente relation avec l’Université de l’Est de Londres en est un parfait exemple. Alors que nous travaillions sur un projet pour eux, nous avons appris qu’un de leurs doctorants allait perdre son parrain. Nous avons proposé de financer ses travaux à condition d’y intégrer un volet consacré à l’étude du fonctionnement de notre micro-réseau. Ils ont accepté, nous l’avons fait, et tout le monde y gagne ! C’est un excellent moyen d’allier technologie, développement durable et éducation, tout en visant l’amélioration de ces trois domaines pour chaque partie prenante. Nous privilégions les partenariats gagnant-gagnant, et celui-ci en est la preuve.
PT : Comment Hover Energy mesure-t-elle l’impact environnemental et économique de ses installations de micro-réseaux ?
CG : Nous utilisons le logiciel IBM Envizi, qui mesure tous les aspects de la conception, du développement et de l’exploitation des micro-réseaux et les intègre aux cadres de référence internationaux (par exemple, les ODD des Nations Unies), puis envoie un rapport d’avancement mensuel aux parties prenantes. C’est tout simplement génial.
PT : Quelles initiatives sont mises en place pour garantir que votre technologie reste à la pointe du soutien aux efforts mondiaux de décarbonation ?
CG : C’est simple. Premièrement, Hover a pour mission permanente d’optimiser l’efficacité à tous les niveaux. Grâce à WatsonX.ai et WatsonX.orchestrate, nous sommes constamment mis au défi d’améliorer nos processus et de gagner en efficacité. Deuxièmement, nous restons extrêmement curieux de toutes les technologies, car nous ne pensons jamais être trop avancés pour progresser. Nous pouvons toujours nous améliorer. Et nous le ferons.
PT : Quelles sont les innovations ou les projets à venir que vous avez le plus hâte de commercialiser au cours des 12 à 18 prochains mois ?
CG : Nous nous sommes associés à un groupe exceptionnel pour bâtir une ville durable. Nous ne ferons pas d’annonce publique avant décembre, mais restez à l’écoute : ce projet sera une initiative novatrice en matière de conception et d’intégration, visant à créer des structures sociales qui améliorent la vie des gens. Nous sommes très enthousiastes.
PT : Comment voyez-vous l’évolution du rôle des micro-réseaux intelligents et collaboratifs dans le cadre plus large de la transition énergétique ?
CG : Je crois que c’est littéralement au cœur de la transition. Nous devons penser différemment si nous voulons vivre différemment. C’est aussi simple que cela ; et Hover le fait, un site à la fois.

PT : Comment tirez-vous parti des prix et de la reconnaissance du secteur pour renforcer la marque Hover Energy et ses relations avec les parties prenantes ?
CG : Honnêtement, c’est plutôt décevant pour l’instant. Nous devons progresser, surtout après avoir remporté tant de prix et été si souvent récompensés au cours de nos dix années d’existence. L’honneur est important, tant pour le donner que pour le recevoir, et nous sommes reconnaissants de tout ce que nous avons reçu.
PT : Quel message souhaiteriez-vous que le secteur retienne des récents succès de Hover Energy ?
CG : Vous n’avez encore rien vu, on ne fait que commencer ( jeu de mots ).
PT : Christopher, merci pour ces éclairages francs, allant des aspects techniques de la formation d'IA intersites à la dimension humaine de la collaboration. Votre approche axée sur la valeur mesurable, l'adhésion des parties prenantes locales et une préparation rigoureuse aux réglementations offre un modèle clair pour une résilience à grande échelle. Nous suivrons avec intérêt la présentation de la ville durable en décembre et la manière dont l'approche multi-agents de Hover continue de redéfinir la disponibilité, l'efficacité et l'impact concret de vos portefeuilles en pleine expansion au Royaume-Uni et à Hawaï.
power-technology

