La production de carburant vert pour avions aux États-Unis attend toujours son décollage
Par Kim Chipman
Un échantillon de carburant d'aviation durable produit à la raffinerie de Neste Oyj à Singapour. Photographe : Lauryn Ishak/Bloomberg
Aujourd’hui, la journaliste Kim Chipman analyse les défis que pose la stimulation de la production américaine de carburant d’aviation durable.
Il y a quatre ans, l'ancien président américain Joe Biden a lancé un « Grand Défi » pour que le pays produise 3 milliards de gallons de carburant d'aviation durable d'ici la fin de la décennie. L'objectif était de contribuer à la décarbonation du transport aérien tout en garantissant une source stable de demande de maïs et de soja américains comme matières premières pour la fabrication de ce biocarburant.
Pour atteindre cet objectif, il faut un bond en avant considérable de la part du secteur naissant du SAF, qui n'a produit que 5 millions de gallons en 2021. La production s'est accélérée cette année, mais la tâche est ardue : la production était d'environ 40 millions de gallons en février, selon les données gouvernementales les plus récentes.
Les producteurs américains affirment être freinés par le manque de clarté concernant un allègement fiscal entré en vigueur en janvier. Baptisé 45Z, cet avantage s'inscrit dans le cadre de la loi climatique historique de Biden et prévoit un crédit par gallon pour les fabricants de carburants de transport propres, en fonction de leur intensité carbone.
Cette ambiguïté limite la production de diesel vert et pousse les petites entreprises de biodiesel à fonctionner à perte, a déclaré Joe Jobe, directeur général du groupe commercial Sustainable Advanced Biofuel Refiners.
Le problème du 45Z est aggravé par les mandats de mélange de l'ère Biden pour le biodiesel à base de biomasse qui ont été fixés bien en deçà des niveaux de capacité de production, ont déclaré les dirigeants de l'industrie et les lobbyistes.
« Les chances que nous réussissions le défi du Grand SAF en 2030 sont nulles », a déclaré Bruce Fleming, le patron du producteur Montana Renewables, dans une interview à la conférence Fastmarkets Biofuels and Feedstocks à Chicago.
« Aucune des nouvelles centrales ne sera financée, car aucun des prêteurs ne croira que la politique gouvernementale est suffisamment stable pour qu’ils puissent lui faire confiance. »
L’industrie des biocarburants — et les agriculteurs — placent désormais leurs espoirs dans le soutien du président Donald Trump à des obligations plus élevées en matière de volume d’énergies renouvelables, qui déterminent la quantité de biocarburants entrant dans l’approvisionnement global en carburant.
Les groupes de pression et les gouverneurs des États agricoles demandent à l'administration d'augmenter l'obligation de l'année prochaine à 5,25 milliards de gallons, contre 3,25 milliards de gallons actuellement.
Mais rien ne dit clairement si cela se produira. La Maison Blanche a manifesté un certain soutien aux biocarburants liquides, mais elle s'est montrée beaucoup plus active dans la promotion des combustibles fossiles et le recul des initiatives climatiques.
–Kim Chipman, Bloomberg News
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