Les revenus d'Ormat en matière de stockage d'énergie sont en hausse.

Ormat, société basée au Nevada, est un producteur d'énergie indépendant qui exploite un portefeuille de 1,6 GW de ressources géothermiques, de récupération de chaleur fatale, solaires et de stockage d'énergie, avec des actifs aux États-Unis, au Kenya, en Amérique latine et en Asie du Sud-Est. Elle vise à quasiment doubler sa capacité de production et de stockage d'énergie d'ici fin 2028, ont déclaré ses dirigeants lors d'une conférence téléphonique sur les résultats du troisième trimestre, mardi.

Ormat a réalisé un bénéfice de 24,1 millions de dollars au troisième trimestre, en hausse de 9,3 % par rapport aux 22,1 millions de dollars enregistrés un an plus tôt. Son chiffre d'affaires pour le troisième trimestre 2025 s'élève à 249,7 millions de dollars, soit une augmentation de près de 18 % par rapport au troisième trimestre 2024.

Ormat a enregistré de solides performances dans ses segments produits et stockage d'énergie, qui représentent respectivement 25 % et 8 % de son chiffre d'affaires total. Le stockage s'est particulièrement distingué, affichant une croissance de 108 % sur un an grâce à une saisonnalité favorable et à des prix de capacité plus élevés sur le réseau PJM Interconnection.

Le secteur de l'électricité représente 67 % du chiffre d'affaires d'Ormat. Il a été sensiblement plus faible ce trimestre en raison d'une tempête en septembre qui a mis hors service le réseau électrique à proximité des installations de la société en Californie du Sud, de réductions de production liées à la modernisation du réseau de transport au Nevada et de la baisse des prix de l'énergie à Hawaï.

Mardi, le directeur financier d'Ormat, Assaf Ginzburg, a déclaré que ces réductions de production pourraient coûter à Ormat entre 40 et 50 millions de dollars cette année. Cependant, le PDG, Doron Blachar, a qualifié ces problèmes d'exceptionnels et a affirmé que l'entreprise ne s'attendait pas à ce qu'ils se reproduisent en 2026.

Ormat prévoit d'enregistrer environ 167 millions de dollars de financements en fonds propres fiscaux et de transferts de crédits d'impôt cette année, un montant supérieur aux prévisions précédentes. La société anticipe des avantages fiscaux nets de 50,4 millions de dollars grâce aux crédits d'impôt à l'investissement et à la production pour le stockage d'énergie et la géothermie, autorisés par la loi de 2022 sur la réduction de l'inflation et prolongés intégralement jusqu'en 2033 par la loi de 2025.

Ormat prévoit une croissance annuelle de sa capacité de production et de stockage d'énergie de 15 % à 17 % jusqu'en 2028. Dans son cœur de métier, l'électricité, elle table sur une croissance de 162 MW pour le solaire et de 240 MW à 340 MW pour la géothermie. Bien qu'une part importante de ses projets géothermiques soit destinée à des marchés hors États-Unis, comme l'Indonésie, M. Blachar a indiqué qu'Ormat est confiante quant à ses projets dans le Nevada, un État riche en ressources naturelles, malgré une multiplication par dix du nombre de demandes de raccordement au réseau géothermique de NV Energy.

Ormat a annoncé plus tôt cette année des partenariats améliorés en matière de géothermie (EGS) avec SLB et Sage Geosystems.

« Nous avons réalisé des progrès significatifs dans la mise en œuvre de notre stratégie EGS », a déclaré Blachar mardi. Il a toutefois précisé que ces partenariats ne devraient pas contribuer à la capacité de production d'Ormat avant 2028.

Le partenariat avec SLB est une coentreprise qui, selon Blachar, allierait l'expertise de SLB en matière de forage et d'ingénierie souterraine à celle d'Ormat en matière de conception, de développement et d'exploitation de centrales thermiques. La première phase consiste en un projet pilote qui pourrait être opérationnel fin 2026 à la centrale Desert Peak d'Ormat, au Nevada – un délai nettement plus court que la construction d'une nouvelle installation. En cas de succès, Ormat et SLB développeraient conjointement des centrales électriques à échelle commerciale pour les producteurs d'énergie indépendants, les services publics et les grands clients industriels.

Le projet pilote de Sage suivrait un calendrier similaire, mais la start-up texane n'a pas encore choisi son site, a indiqué Blachar. En août, la PDG de Sage, Cindy Taff, a déclaré à Latitude Media que l'entreprise envisageait trois sites au Nevada et en Utah. Si le projet pilote s'avère concluant, Ormat pourrait alors développer, construire, posséder et exploiter des centrales géothermiques et des installations de stockage d'énergie – y compris pour le stockage de longue durée – grâce à la technologie EGS de Sage.

Dans les deux cas, a déclaré Blachar, chaque installation EGS à échelle commerciale pourrait avoir une capacité de plusieurs centaines de mégawatts, contre quelques dizaines de mégawatts pour la plupart des sites géothermiques traditionnels.

Les revenus de l'activité de stockage d'énergie d'Ormat ont plus que doublé au troisième trimestre, même si la base de comparaison était faible.

Mais cette base se développe rapidement, Ormat prévoyant d'ajouter entre 660 MW et 760 MW de capacité au cours des trois prochaines années, ce qui portera son portefeuille de stockage de 290 MW aujourd'hui à 1 050 MW d'ici fin 2028. Ormat a mis en service un projet de 60 MW/120 MWh au Texas au dernier trimestre et prévoit de mettre en service 175 MW/580 MWh supplémentaires répartis sur trois projets en Californie et au Texas d'ici fin 2026.

Les règles d'approvisionnement à l'étranger de la loi « One Big Beautiful Bill Act » restent une source d'inquiétude pour Ormat, compte tenu de la dépendance de l'ensemble du secteur aux composants chinois, a déclaré Blachar. L'entreprise a « pris toutes les précautions possibles » pour limiter l'impact à court terme sur son éligibilité aux crédits d'impôt, a-t-il ajouté, faisant référence à la pratique consistant à entamer les travaux sur des projets énergétiques afin de bénéficier des dispositions fiscales existantes.

Le rapport sur les résultats du troisième trimestre d'Ormat indique que 1,7 GWh de batteries ont été placées sous la protection réglementaire jusqu'à présent et que 1,5 GWh supplémentaires sont « en voie d'obtenir » cette protection.